En tant que poète déchu avec une vision pessimiste de l’humanité, j’ai été désabusé mais pas du tout surpris de lire le rapport du Guardian sur une étude selon laquelle les "lecteurs de poésie non experts" préféraient la poésie écrite par une intelligence artificielle à celle écrite par des humains.
Dans mon expérience, les "lecteurs de poésie non experts" considèrent souvent la poésie comme une sorte d’énigme méchante, conçue pour mettre en lumière leur ignorance littéraire. (Sérieusement, si vous voulez voir une expression de peur défensive sur le visage de l’un de vos amis ou de vos proches, demandez-leur s’ils veulent lire votre thèse de master. PAS QUE JE L’AIE JAMAIS FAIT.) Parce que l’image de ChatGPT que nos seigneurs technologiques essaient de vendre est celle d’un "assistant joyeux qui ne veut que vous faire gagner du temps et vous aider à avoir l’air plus intelligent et n’aurait jamais l’idée de faire disparaître votre emploi ou de vous subjuguer autrement", il est logique que sa poésie soit joyeusement compréhensible et complètement sans art.
J’étais morbidement curieux de savoir à quoi pourraient ressembler les versions de la poésie emblématique de ChatGPT, alors je lui ai donné des descriptions de certains titres notables. (Divulgation complète : J’évite ChatGPT parce que je suis un luddite qui aime boire de l’eau fraîche, donc dans l’intérêt de compenser le coût environnemental de cette expérience, Lit Hub fera un don de 50 $ à une organisation à but non lucratif de conservation de l’eau.)
"Nous sommes cool", Gwendolyn Brooks
Nous sautons les règles, nous faisons les nôtres,
Brûlant alors que la nuit est encore jeune.
Nous détruirons cette ville brique par brique,
Riant fort, nous sommes invincibles, si rapides.
Mais oh, le coût que nous ne voyons jamais,
Comme des cigarettes que nous jetons négligemment.
Nous buvons pour oublier, mais le prix est élevé,
Dans les cendres des rêves, nous nous noyons profondément.
Rebelle, disent-ils, mais que reste-t-il à combattre ?
Le monde est déjà brisé, pourquoi s’embêter, n’est-ce pas ?
MERCI DIEU que ChatGPT n’ait pas encore compris le mètre. Ou l’ironie. Ou la coolitude.
"En s’arrêtant dans un bois un soir de neige", Robert Frost
Dans le silence d’une nuit d’hiver tardive,
Un homme, enveloppé d’ombres, marche seul,
Son souffle un nuage, son esprit un vol
À travers le monde calme et croustillant qu’il a toujours connu.
La neige, comme des chuchotements, tombe si lentement,
Mille flocons en douce descente,
Remplissant la terre d’une lueur silencieuse,
Comme si le monde était envoyé du ciel.
Le chemin est long, le vent est vif,
Mais il fait une pause, cœur et souffle suspendus,
Car là, à travers le champ, sereines,
Les bois de son voisin se fondent doucement
Avec la nuit, chaque arbre un spectre beau,
Une forme de membres qui se penchent et oscillent,
Et avec chaque flocon qui remplit l’air,
Ils changent, fondent, s’éloignent.
Il sait qu’il devrait rentrer chez lui, le feu l’attend,
La chaleur du feu, la nuit tranquille,
Mais quelque chose l’appelle, doux et étalé,
Comme des ombres attendant dans la lumière.
Il reste un moment, immobile comme une pierre,
Le froid trop vif, l’heure trop tardive,
Pourtant quelque chose de plus profond l’appelle chez lui,
Pour regarder les bois, pour contempler.
Car dans ce calme, il y a un fil,
Un lien invisible mais toujours vrai,
Les arbres, la neige, la terre devant lui,
L’homme, le vent, le monde en vue.
Et bien que ses pas doivent continuer,
Il sait que les bois attendront doucement,
Un espace sacré où le temps a disparu,
Où l’homme et la nature partagent leur destin.
Il regarde, écoute, respire la nuit,
Et pour un instant, se sent complet,
La neige tombe, douce et pure et blanche,
Et la maison, enfin, semble bien trop douce.
Je n’arrive pas à savoir si cet homme aime ou déteste les bois. Est-ce… une capacité négative ?
"C’est juste pour dire", William Carlos Williams
J’ai mangé les prunes que tu avais gardées dans le frigo,
Douce et froide, une tentation à laquelle je ne pouvais pas résister.
Je sais que tu les gardais pour le matin,
Un régal pour le petit-déjeuner, alors que le jour naissait.
Pardonne-moi, je n’ai pas pu résister à leur charme,
Leur douceur m’a attiré, leur fraîcheur réchauffante.
Chaque bouchée était comme un secret, un baiser volé,
Et maintenant je regrette le plaisir, je le confesse.
Elles étaient si parfaites, mûres avec la grâce du sucre,
Une explosion d’été dans le visage de l’hiver.
Comprends s’il te plaît, je n’avais pas l’intention de prendre,
Mais ces prunes – comment aurais-je pu ne pas participer ?
Points retirés pour avoir rimé "prendre" avec "participer", et pour avoir ruiné non seulement un grand poème mais aussi un mème parfait.
"L’Applicant", Sylvia Plath
Scène : Un bureau austère et stérile. Les murs sont ornés de publicités encadrées pour des "Femmes" – belles, soumises, heureuses, parfaites pour l’homme moderne. Un bureau solitaire sépare le vendeur de l’acheteur.
Vendeur :
Oui, je vois. Votre candidature est… eh bien, nous avons quelques points à discuter.
Avant de continuer, parlons des éléments essentiels :
Quel genre de femme recherchez-vous ?
Pensez-y comme une critique de produit, une fiche de spécifications –
Confort, serviceabilité, apparence.
Nous avons toutes sortes, vous savez.
Il y a la "Classique", douce, toujours conciliante,
prête avec un repas chaud, un rire doux, un foyer propre.
Elle vient en divers modèles – "Blonde", "Brune", "Beauté subtile",
chacune conçue pour vous faire sentir comme un roi
sans les tracas de la royauté réelle.
Pas besoin d’émotions compliquées, ou, Dieu nous en préserve, d’égalité.
Maintenant, parlons de la fonctionnalité.
Combien d’attention attendez-vous d’elle ?
Je suppose que vous êtes du genre à apprécier une oreille pleine et entière,
peut-être un peu d’adoration en prime,
mais juste ce qu’il faut –
pas trop pour devenir exigeant,
mais juste assez pour savoir qu’elle est là,
un reflet de votre valeur.
Voulez-vous qu’elle travaille aussi ?
Certains de nos modèles offrent cette option –
"Femme ambitieuse",
"Compagne consciente de sa carrière",
équilibrant toujours famille et satisfaction professionnelle,
mais ne vous inquiétez pas, elle saura rester à sa place.
Travail, puis maison, toujours un sourire,
parce que votre carrière est la véritable ambition,
n’est-ce pas ?
Candidat :
Je… eh bien, je pensais juste…
Je ne veux pas qu’elle, vous savez, se perde.
Je ne suis pas… je ne suis pas ce genre de gars.
Je veux juste quelqu’un qui s’intègre.
Vendeur :
Ah, oui. S’intégrer.
C’est de ça qu’il s’agit, n’est-ce pas ?
Nous avons le modèle "Parfait pour vous".
Elle s’intégrera parfaitement dans votre vie,
comme l’accessoire parfait –
Pas trop bruyante,
pas trop exigeante,
juste assez douce pour compléter le décor,
mais assez ferme pour vous rappeler qu’elle est toujours là,
en attente, prête à remplir le rôle que vous avez conçu pour elle.
Dites-moi, attendez-vous d’elle qu’elle prenne soin de vous ?
Vraiment prendre soin de vous, ou juste jouer le rôle ?
Nos modèles "Nurturing" sont toujours présents –
mais méfiez-vous, elles peuvent devenir collantes,
elles pourraient demander des choses comme du respect,
ou oser suggérer de partager le travail émotionnel,
si vous les laissez faire.
Vous êtes sûr de ne pas vous soucier d’un peu de travail émotionnel, n’est-ce pas ?
Nous ne voudrions pas que vous vous sentiez… accablé.
Candidat :
Non, non. Je ne veux pas ça.
Je veux juste qu’elle soit… là.
Vendeur :
Là, oui. Le choix parfait
Imaginez une présence, mais pas une personne. Pas quelqu’un qui pose des questions. Pas quelqu’un qui évolue, mais qui reste en parfaite harmonie avec ce que vous avez imaginé. Voici le modèle "Tradition intemporelle" – livré avec des passe-temps préprogrammés, un sourire qui ne fléchit jamais, une voix qui résonne juste les bonnes notes de soumission. Vous n’aurez jamais besoin de lui enseigner quoi que ce soit, elle sait déjà sa place. En fait, elle en sera reconnaissante, reconnaissante pour l’ordre que vous apportez, pour la vie que vous concevez pour elle.
Contrôle et équilibre
Dites-moi, êtes-vous à l’aise avec le contrôle? Nous avons besoin d’un peu de contrôle pour que tout fonctionne en douceur, n’est-ce pas? Après tout, c’est un système – vous travaillez, elle sert. Vous dirigez, elle suit. Un échange équilibré, n’est-ce pas? Le genre de danse délicate qui fait tourner le monde. Qui a besoin de changement quand on peut avoir la perfection?
Demandeur:
Je… je pense comprendre. Mais, et si je voulais… quelque chose de plus? Quelque chose de réel?
Vendeur:
Réel? Oh, chéri. Le réel n’est qu’un gadget marketing. Le réel devient compliqué. Le réel demande des choses – des choses que vous ne voulez pas donner. Elle voudra ses propres rêves, ses propres pensées, sa propre voix. Et ça? Ça coûte plus cher que ce que vous êtes prêt à payer, croyez-moi.
Alors, qu’est-ce que ce sera? Un produit parfait ou un projet? Rappelez-vous, nous avons la meilleure politique de retour de l’industrie, mais une fois que vous avez investi, il n’y a pas de retour en arrière.
Demandeur:
Je… je crois que je vais prendre le "Classique". Le "Parfait pour moi".
Vendeur:
Choix judicieux. Elle s’intégrera parfaitement. Et quand vous en aurez assez d’elle, nous avons un tout nouveau modèle qui attend. Vous savez comment ça se passe.
Le demandeur acquiesce, signant le contrat, pendant que le vendeur sourit, déjà en train de planifier la prochaine vente.
Sans notes
Réflexions poétiques
Je suis assis près de la fenêtre, à moitié perdu dans mes pensées, une cigarette entre mes doigts, la fumée s’élevant comme le temps. La radio bourdonne doucement en arrière-plan, un drone lointain, quand le monde, semble-t-il, s’arrête pour écouter une nouvelle rime.
La voix était craquelée, tremblante, lorsque la nouvelle a éclaté – Lana Turner, star de l’écran argenté, s’était effondrée, ont-ils dit, juste devant son propre visage. Son monde semblait maintenant se défaire, ou du moins c’était l’impression.
Je ne sais pas pourquoi j’ai ressenti cela, mais quelque chose m’a serré le cœur, comme si l’air autour d’elle, et de moi, s’était épaissi de terreur. J’ai regardé par la fenêtre – rien n’avait changé à l’extérieur – les arbres se balançaient, inconscients, leurs branches au-dessus.
Mon cœur a palpité, car elle n’était pas juste un nom – mais un écho de beauté, de désir, de renommée. Et même si je ne l’avais jamais connue, j’ai ressenti la perte, comme si le monde avait basculé, penché sur son axe, jeté.
J’ai posé la cigarette, mes doigts tremblant aussi, regardant les ombres tomber comme si elles connaissaient la vérité.
Un appel à la vie
Quand les ombres s’étirent et que la lumière du jour s’éteint, quand les cœurs se fatiguent et que les membres sont faibles, laissez la courage brûler dans votre âme, car le grand feu de la vie est à vous de garder. Même si la mort frappe avec des mains douces, votre esprit a la force de tenir bon.
Le chemin est court, la nuit est longue, mais dans vos veines, le sang coule brillamment. Chaque souffle, une chanson, chaque battement de cœur fort, une danse avec les étoiles, un éclair de lumière. Ne laissez pas la peur effacer votre étincelle – car vous avez vécu, et vécu avec le cœur.
Le monde a tourné à votre propre rythme, vous avez touché la terre, les cieux, la mer. Avec chaque rire, avec chaque soupir, vous avez tissé un fil de mystère. Alors battez-vous, cher ami, de toutes vos forces, car même près de la fin, vous êtes une étoile.
Votre corps est frêle, vos mains peuvent trembler, mais dans vos yeux, la tempête bouillonne toujours. Le voyage est bref, mais nul ne peut enlever la force qui surgit de l’éperon de chaque jour que vous avez osé vivre, de chaque joie que vous avez choisi de donner.
Oui, la vie est fragile, douce et brève, une flamme qui vacille, puis s’éteint, mais dans sa lueur, il n’y a pas de croyance que nous devrions jamais nous arrêter ou bâiller. Car dans cette danse éphémère, nous nous battons pour saisir la beauté, pour tenir la lumière.
Alors levez-vous, même fatigué, et continuez d’avancer, car la mort viendra, mais ce n’est pas maintenant. Votre cœur bat toujours, le monde tourne toujours – un combat bien mené, un dernier serment : que la vie est à nous, même si elle est petite, et que nous sommes puissants, après tout. L’article doit être fourni pour que je puisse le réécrire. Merci!