Donald Trump et Kamala Harris se sont affrontés pour la première fois sur la scène des débats ce mardi soir à Philadelphie, lors de ce qui pourrait être leur unique débat présidentiel.
Ce face-à-face était le parfait contraste avec le débat du 27 juin entre le président Joe Biden, âgé de 81 ans, et Trump, 78 ans.
Malgré une performance peu convaincante de Trump contre Biden en juin, où il peinait à fournir un contenu substantiel et répétait des inexactitudes, ces éléments ont été éclipsés par la prestation ratée de Biden, considérée comme l’une des pires jamais enregistrées dans l’histoire des débats. L’accident de Trump, qui a été blessé à l’oreille en juillet, sa maladie due au COVID, et d’autres maladresses ont finalement conduit Biden à se retirer de la course, préférant soutenir sa vice-présidente de 59 ans, Harris.
La question qui persiste est la suivante : y a-t-il eu un « gagnant » clair dans le débat de la nuit dernière ?
Les sondages après le débat Harris-Trump
Un sondage CNN/SSRS mené auprès de 600 électeurs enregistrés ayant regardé le débat a révélé que 63 % d’entre eux considéraient Harris comme la meilleure des deux, tandis que 37 % faisaient confiance à Trump. Avant le débat, les mêmes électeurs étaient partagés quant à leur attente de performance.
Ces résultats pourraient ne représenter qu’un instantané momentané, mais la stratégie de Harris qui consistait à mettre Trump sur la défensive était manifeste dès le début, notamment sur des sujets tels que l’économie et l’avortement.
Trump dispose cependant d’une base solide et dévouée, et les sept États clés – Pennsylvanie, Michigan, Wisconsin, Caroline du Nord, Géorgie, Arizona et Nevada – tendent à être plus conservateurs que la moyenne nationale. De son côté, Harris maintient une légère avance dans le Wisconsin, le Michigan et la Pennsylvanie tout en étant à égalité avec Trump dans quatre autres États clés : le Nevada, la Géorgie, la Caroline du Nord et l’Arizona.
Les sondages, incluant le sondage NPR/PBS NewsHour/Marist rendu public ce mardi, montrent que davantage de personnes font confiance à Trump qu’à Harris pour gérer des questions telles que l’économie, l’immigration et le Moyen-Orient. Selon un sondage du New York Times/Siena College, Trump devance Harris au niveau national avec 48 % contre 47 %, ce qui est juste en dehors de la marge d’erreur. Un autre sondage CBS News/YouGov montre aussi Harris en tête d’un point de pourcentage au Michigan et au Wisconsin, et à égalité avec Trump en Pennsylvanie.
Bien que les sondages nationaux puissent offrir un aperçu précieux de la popularité d’un candidat à l’échelle du pays, ils ne sont pas toujours des indicateurs fiables des résultats électoraux.
Les impressions des observateurs après le débat
Des sondages rapides ont semblé capter les réactions immédiates des téléspectateurs après le face-à-face. Parmi les électeurs indépendants ayant suivi le débat, la favorable opinion envers Harris a bondi à 48 %, contre seulement 30 % auparavant.
« Peut-être que les hommes sont trop émotifs pour être présidents », a observé Justin Wolfers, professeur de politique publique et d’économie à l’Université du Michigan.
« Harris a joué la carte de la patience durant ce débat, permettant à l’ancien président Trump d’évoquer ses relations avec Viktor Orban, Kim Jong-un et Vladimir Poutine, tout en lançant des théories du complot dignes d’internet sur les immigrants haïtiens ‘mangeant des chiens et des chats’ à Springfield, Ohio, durant 56 minutes, avant d’affirmer que Trump n’a pas la ‘tempérament’ nécessaire pour être président », commentait Henrietta Treyz, partenaire gérante et directrice de la recherche économique chez Veda Partners.
« Beaucoup de partisans de Trump ont allumé leur télévision ce soir en s’attendant à voir tomber le masque. L’homme qui se vendait comme fort et en contrôle se retrouve déstabilisé et semble petit lorsqu’il est confronté. Certains de ses partisans seront réellement surpris et déçus après cette performance », a ajouté Alyssa Farah Griffin, ancienne directrice de la communication à la Maison Blanche durant l’administration Trump.
« Ce n’était même pas une compétition. La vice-présidente Harris a prouvé qu’elle est le meilleur choix pour faire avancer notre pays », a déclaré le président Biden.