Exploration d’une Bibliothèque Imaginaire à New York
Dans les prochains mois à New York City, les amateurs de livres avec une passion pour l’ésotérisme peuvent profiter d’une expérience spéciale.
Le Grolier Club, « la plus ancienne et la plus grande société américaine pour les bibliophiles et les passionnés des arts graphiques », accueille actuellement une exposition (gratuite!) composée de livres qui n’existent pas techniquement.
Une Collection de Livres Imaginaires
Organisée par le membre du Club, Reid Byers, l’exposition comprend des simulacres, des parodies et de nombreux clins d’œil littéraires pour les connaisseurs. Les visiteurs peuvent admirer les couvertures méticuleusement conçues de livres perdus, accompagnées de textes descriptifs. Cependant, le contenu à l’intérieur reste un mystère.
Les livres sont regroupés en plusieurs catégories. Il y a les « Livres Perdus », comme le célèbre One Must First Endure de Hemingway. Il y a aussi des brouillons hypothétiques, mentionnés mais jamais lus, comme la suite douteuse de Shakespeare, Love’s Labour’s Won.
Exploration de la Fiction Fictive
La véritable perle de l’exposition réside, pour certains spectateurs du moins, dans la section « Fiction Fictive », qui met en avant des livres mentionnés dans d’autres ouvrages. Les descriptions des conservateurs sont souvent sans équivoque dans cette partie de l’exposition, expliquant rapidement pourquoi tel manuscrit n’a peut-être jamais vu le jour.
Les livres célèbres inachevés sont également mis en lumière. Samuel Coleridge voit enfin le jour avec Kubla Khan, tout comme l’expérience poétique éphémère de Karl Marx, Scorpion and Felix, que le grand penseur aurait apparemment brûlé avant qu’il ne ternisse sa réputation.
Exploration de la Bibliothèque Imaginaire
Si vous vous demandez quel genre de personne serait encline à créer une fausse bibliothèque de nos jours, imaginez un excentrique avec des caractéristiques à la Thomas Crown. Sophie Haigney a rapporté dans The New York Times que le conservateur de la collection, Reid Byers, « a commencé à réfléchir aux livres imaginaires il y a 15 ans, lorsqu’il faisait installer une porte dissimulée dans sa bibliothèque privée. »
Président en exercice de la Baxter Society des bibliophiles de la Nouvelle-Angleterre, Byers a toujours été un zélateur des bibliothèques de toutes tailles. Il aurait apparemment réalisé son projet ludique avec l’aide de « deux relieurs, un imprimeur typographe, un calligraphe et un magicien. »
Expérience Unique et Fascinante
Lors de ma visite au Grolier Club par un après-midi glacial, j’ai entendu un débat animé entre deux visiteurs qui ne parvenaient pas à se mettre d’accord sur les couches de méta-fiction présentes. « Mais celui-ci est réel, n’est-ce pas? » s’est exclamée une femme, pointant du doigt un relié attribué à Peter et Katherine Sherritt Sagamore. « Je crains que non », a répondu son compagnon, tapant sur la vitrine. Après inspection, ces Tidewater Tales étaient en réalité une allusion intertextuelle de l’esprit de l’auteur John Barth. Le faux livre, un « mise-en-âbime à deux auteurs », est référencé dans son vrai roman… The Tidewater Tales.
Un autre visiteur, oscillant entre perplexité et ravissement, s’est mis à réfléchir à haute voix, à la manière de Causabon, sur la nature existentielle de la propriété intellectuelle. « Vous savez que la pièce Arcadia était censée être une copie d’Possession de A.S. Byatt? » a-t-il demandé à la pièce. Amusant, l’homme se tenait devant une vitrine présentant des livres fictifs issus des deux œuvres : The Genius of the Place de Hannah Jarvis (premièrement mentionné dans Arcadia de Top Stoppard) et une copie de The Fairy Melusine (de Possession). Pour un instant dans l’espace-temps, nous rendions tous hommage à un hommage d’un hommage d’un hommage.
Conclusion et Prochaines Étapes
Le Grolier Club accueillera les Livres Imaginaires jusqu’au 15 février. Ensuite, l’exposition se rendra à San Francisco, où elle sera présentée au Book Club of California.
Ultérieurement, selon le catalogue, les livres retrouveront leur foyer permanent au Le Club Fortsas à Paris.
Quoique cette société de bibliophiles puisse être une autre fiction, si l’on en croit Google Maps.